+ machine à dessiner des sons

Installation présentée en mai 2010 dans le cadre de la première exposition Impossible.

Prenant au pied de la lettre une des phrases fondatrices du projet Impossible “Les dessins sont des sons”, Philippe Dupuy s’est ingénié à imaginer une machine qui donnerait corps à cette idée.
Comme toujours, ses machines privilégient les principes mécaniques traditionnels plutôt que les procédés électroniques. Seule entorse cette fois, l’utilisation d’un ordinateur dont les touches actionnées par un rouleau à pistons déclenchent des boucles sonores (bruits d’eau, de vent, d’orage, d’oiseaux mais aussi les enregistrements des rotatives ayant servi à l’impression du journal Impossible). Chaque son de la machine est généré par les gestes du dessinateur traçant des traits sur la feuille posée sur une tablette. Cette tablette est composée d’une série de plaquettes sur ressorts. En s’enfonçant sous le crayon tenu par l’artiste, ces plaquettes connectent un circuit correspondant à un ou plusieurs dispositifs sonores, eux-mêmes actionnés par de petites machineries. Outre les boucles enregistrées citées précédemment, on pourra trouver une série de petites percussions frappées par un arbre à came, un électrophone jouant par intermittence des extraits d’un disque vinyle, un violon dont l’archet fait retentir une ou deux notes de façon répétitive, une guitare électrique aux cordes frappées par un petit marteau, un ventilateur faisant clapoter une série de bandelettes en plastique… Ces dispositifs pouvant être multipliés à l’envie. À ces différents sons ainsi joués et mélangés, s’ajoutent ceux des rouages de la machine.
Le résultat crée une oeuvre sonore imparfaite, étrange et poétique, entièrement générée par les arabesques du dessin.